Genre Transformateur et l’Inclusion : 160 membres des réseaux villageois de groupes d’épargne renforcés dans la préfecture de Sotouboua
A travers des questions-réponses, travaux de groupes, simulations…, 160 membres de 80 réseaux villageois de groupes d’épargne ont été renforcés par les membres des réseaux communaux de GE appuyés des Animateurs des ONGs ADESCO et RADAR sur le genre transformateur et l’inclusion dans 03 centres de formation (Tchébébé, Sotouboua et Adjégré) en 06 sessions. L’activité s’est déroulée du 22 au 24 février 2022 ; ceci dans le but de contribuer à la transformation des rapports inégaux de genre au sein des communautés.
Au Togo, alors que la mortalité maternelle chez l’ensemble des femmes en âge de procréer est de 401 pour 100 000 naissances vivantes, elle est de 601 pour 100 000 naissances vivantes chez les filles âgées de 15 à 19 ans. Cette situation résulte en partie d’une fécondité élevée et précoce des jeunes et adolescentes ; conséquences des nombreux obstacles auxquels ces dernières font face pour décider librement de façon éclairée et responsable de leur sexualité et de leur santé sexuelle et reproductive.
Parmi ces obstacles on compte le manque d´information des jeunes et des adultes sur leurs droits, la faible disponibilité des services adaptés aux jeunes mais aussi et surtout l’existence de croyances, normes sociales et religieuses qui influencent les relations de pouvoir entre homme et femme, notamment en matière de droits sexuels et reproductifs. Les normes véhiculent un rôle sexuel de la femme et de la fille confiné à satisfaire les envies et désirs de l’homme et du garçon et à la procréation ; ce qui laisse très peu de place à la libre communication, au droit de refuser des avances, au droit de la jeune fille d’utiliser la méthode contraceptive de son choix sans nécessairement avoir le consentement de son partenaire, de pouvoir contrôler sa procréation. La prise des décisions relatives à la santé maternelle et infantile au sein des ménages reste la prérogative des hommes et des membres âgés de la famille. Les mères adolescentes sont particulièrement limitées dans la prise des décisions relatives à leur santé reproductive, et sont souvent victimes d’un isolement social important et d’un manque de soutien, y compris les services essentiels. Une autre manifestation de ces inégalités du genre est la forte prévalence de la violence basée sur le genre.
C’est aux vues de ces constats que cette formation est initiée à l’endroit des réseaux villageois de groupements d’épargne issus des cantons de Kazaboua, Bodjondè, Tchébébé, Sotouboua, Tabendè et Adjégré afin qu’ils puissent apporter un plus dans leurs communautés respectives en matière de genre transformateur et inclusion. A l’issue des activités, ces derniers sont mieux outillés sur l’identification des normes néfastes et les croyances préjudiciables aux droits sexuels et reproductifs des jeunes filles et adolescentes et les stratégies de la mise en œuvre de l’approche genre transformateur et l’inclusion dans les communautés. De retour chez eux, ils animeront des sessions de sensibilisation/réflexion sur le genre et l’inclusion au niveau des Groupement d’Epargne (GE) de leurs villages à l’endroit d’au moins 16.000 membres.
Une participante se prononce à la suite de cette formation : « Nous remercions les initiateurs de cette formation. Nous avons acquis de nouvelles connaissances qui vont nous permettre d’éduquer nos enfants en tenant compte des aspects genre. Nous devons non seulement travailler avec les filles et les femmes, mais également avec les garçons et les hommes, et pas seulement mettre l’accent sur les hommes et les femmes mais également inclure les différentes communautés de genre comme les enfants et les personnes vivant avec un handicap. », propos de Madame AGNALA Essohouna, secrétaire du réseau villageois Esso-Ronda de Laouwaï, Sotouboua. Cette formation résulte du processus de mise en œuvre du projet « Renforcement de l’accès au droit à la santé sexuelle et reproductive des jeunes filles et adolescentes des préfectures de Sotouboua et de Mô au Togo » financé par BMZ et Plan International Allemagne.